Yoga

Le mythe et la magie du pranayama

La respiration est une fonction autonome unique. Le processus continue toujours, jour et nuit, même si vous n’y prêtez pas attention. D’autre part, vous pouvez également contrôler votre respiration lorsque vous le souhaitez : vous pouvez la retenir lorsque vous vous concentrez ou que vous allez sous l’eau ou que vous essayez d’arrêter votre hoquet. Vous pouvez l’orienter vers la pratique du pranayama. La respiration est une voie de communication entre l’esprit et le corps en laquelle nous pouvons avoir confiance pour nous maintenir en vie.

Pourquoi la respiration est importante

De nombreux étudiants en yoga semblent croire que le « but » du pranayama est de respirer de plus en plus profondément et de retenir activement la respiration de plus en plus longtemps. Mais dans les enseignements traditionnels du yoga, le contraire est enseigné. Le cœur de la pratique du pranayama est de ralentir et de calmer la respiration, pas d’augmenter son volume. Cela a un effet profond sur le corps. Après de nombreuses années de pratique du pranayama, j’ai découvert qu’après avoir ralenti et calmé la respiration, elle semble presque disparaître, laissant un résidu d’immobilité profonde dans mon corps et dans mon esprit.

Vous pouvez utiliser votre respiration pour vous connecter avec vous-même, pour vous calmer, pour aider à maîtriser une crise de panique, pour vous aider à accoucher, pour méditer, pour pratiquer le yoga asana et parfois pour atténuer votre expérience de la douleur. La pratique du pranayama peut ralentir progressivement votre rythme respiratoire au fil du temps, ce qui, selon les recherches, peut être bénéfique pour votre santé globale.

Le souffle dans le corps

Le diaphragme est le muscle central impliqué dans la respiration. Il divise le thorax, ou poitrine, et l’abdomen en deux cavités distinctes. Lorsque vous inspirez, le diaphragme se contracte et descend. Après une inspiration complète, il recule naturellement, vous obligeant à expirer. Comme le cœur, le diaphragme fait son travail pratiquement sans arrêt 24 heures sur 24 sans fatigue. Il ne se repose que très brièvement après chaque expiration.

Votre posture peut affecter le bon fonctionnement de votre diaphragme. Si vous vous affaissez, votre poitrine tombante entrave la capacité du muscle à monter et descendre. Le fait de replier et de déformer les courbes de votre colonne thoracique et lombaire peut également interférer avec la respiration.

Vos muscles abdominaux sont également impliqués dans la respiration. Ils sont actifs lorsque vous expirez avec force et aussi lorsque vous toussez.

Anatomie en action

C’est un mythe courant chez les pratiquants de yoga qu’inhaler plus profondément met plus d’oxygène dans votre circulation sanguine. Ce qui se passe réellement, c’est que vos poumons reçoivent un échange d’oxygène plus complet – l’oxygène entrant est échangé contre du dioxyde de carbone sortant.

Une autre idée fausse est que pousser votre abdomen pendant la pratique de la respiration est une « respiration diaphragmatique ». (Ma plaisanterie consiste toujours à demander : « Toute respiration n’est-elle pas diaphragmatique ? Pouvez-vous réellement respirer sans utiliser votre diaphragme ? »)

Lorsque vous êtes allongé et que vous respirez de manière détendue et calme pendant le pranayama, votre abdomen ne doit pas pousser vers l’extérieur. Il devrait doucement et légèrement monter et descendre. Quand je vois un étudiant en yoga pousser agressivement son abdomen lorsqu’il inspire, j’ai aussi tendance à voir un mouvement minimal dans sa cage thoracique. Mais regardez le dessin ci-dessus : Vos poumons sont près des côtes, pas votre abdomen !

L’étirement des muscles intercostaux – ceux entre vos côtes – pendant la pratique des asanas peut permettre à votre cage thoracique de se dilater plus facilement à chaque inhalation. Le gonflement de l’abdomen ne dilate pas vos côtes; en fait, cela peut même affaiblir la paroi abdominale.

Une partie de votre tissu pulmonaire se trouve dans votre dos. C’est pourquoi je demande à mes élèves d’ouvrir leurs côtes latérales et arrière pour permettre à leurs poumons de se dilater complètement. Pour l’essayer par vous-même, faites la pratique de respiration ci-dessous avec conscience, aisance et un esprit ouvert. Concentrez-vous un peu plus sur votre cage thoracique au lieu de gonfler votre abdomen. Bientôt, cela vous semblera plus naturel et aussi plus agréable.

Une pratique pour prendre conscience de votre respiration

Placez un traversin dans le sens de la longueur sur votre tapis et allongez-vous dessus, le ventre reposant entièrement sur le support. Placez vos bras sur vos côtés d’une manière confortable. Reposez vos pieds sur une serviette enroulée, une couverture ou un petit traversin. De nombreux élèves aiment pendre leur tête vers le bas à l’extrémité du traversin, mais vous pouvez utiliser une couverture pliée comme oreiller si vous le souhaitez.

Surveillez votre respiration. Ensuite, invitez activement la respiration à se déplacer autant que possible dans votre dos à chaque inspiration. Prenez des respirations longues, lentes, régulières et faciles. Remarquez comment votre dos et votre taille arrière bougent avec votre respiration. Faites attention à la quantité de respiration qui se passe à l’arrière de la cage thoracique.

Après quelques respirations, arrêtez-vous et restez immobile. Ensuite, essayez quelques autres cycles de respiration. Lorsque vous avez terminé, roulez ou glissez soigneusement votre traversin et allongez-vous sur le dos. Prenez cinq respirations lentes tout en gardant votre conscience de respirer dans votre dos. Pratiquez Savasana pendant 20 minutes.

Essayez-le : pratique attentive

Il est facile de négliger la puissance qui vient de quelques minutes de respiration consciente. La prochaine fois que vous attendez quelqu’un dans la voiture, ou avant d’allumer l’ordinateur le matin, regardez comment votre respiration bouge. Cette pratique est particulièrement utile lorsque vous vous sentez mécontent et agité. Si vous pouvez surveiller votre respiration pendant ces moments difficiles, vous serez étonné de la rapidité avec laquelle vous sortez de cet endroit bloqué.


Adapté de Mythes du yoga : ce que vous devez apprendre et désapprendre pour une pratique du yoga sûre et saine par Judith Hanson Lasater. Réimprimé en accord avec Shambhala Publications, Inc., Boulder, Colorado.

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