Bien-être

Grâce toute la journée : la clé est votre respiration

Depuis que notre fils de sept ans a pu s’asseoir tout seul dans la baignoire, mon mari indien a scandé « Svaha! » chaque fois qu’il verse de l’eau sur sa tête, à la grande joie de notre fils. Parce que cela faisait partie du rituel du bain de mon mari en grandissant, le « svaha » est devenu une tradition dans notre foyer et quelque chose que nous pratiquons également avec notre fille de 18 mois.

Utilisé à la fois dans l’hindouisme et le bouddhisme, svaha (ou swaha) est traduit approximativement par « Salut » ou « Ainsi soit-il » et est généralement chanté comme l’exclamation finale d’un mantra. De plus, et en l’occurrence avec l’eau du bain, la svaha sert d’oblation ou, comme le dit ma belle-mère, de supplication aux dieux d’accepter ses offrandes, pour lesquelles on espère recevoir en retour des bénédictions divines.

Ce qui est charmant avec svaha, c’est que le mot lui-même englobe un acte de prière, déclenchant un dialogue collaboratif avec la sainteté. Les activités quotidiennes les plus humbles et les plus élémentaires, comme rincer une tête savonneuse avec de l’eau, deviennent des voies élevées pour se connecter et s’abandonner au Divin et recevoir simultanément une transmission sacrée.

Il en va de même pour la pratique du yoga. Nous arrivons sur nos nattes. Nous nous asseyons dans Virasana (Hero Pose), respirons, nous déployons dans Adho Mukha Svanasana (Down Dog) et respirons davantage. Quelles que soient les formes que nous prenons au milieu de nos études quotidiennes, notre pratique rend hommage. Nos corps se transforment en conduits par lesquels nous nous offrons et acceptons les dons célestes. La supplication et l’octroi surviennent en tandem. Dans les cours de yoga, lorsque le svaha est chanté, la dévotion lumineuse de la pratique collective est rendue d’autant plus puissamment.

Je présente souvent à mes étudiants le svaha comme une générosité d’esprit illimitée, dans laquelle chaque acte, grand ou petit, est gracieusement imprégné de conscience et d’altruisme. Il n’y a pas de meilleur endroit pour en faire l’expérience que sur nos tapis de yoga, où la pratique nous apprend à exister uniformément dans le monde. Tout comme nous pouvons trouver Savasana dans chaque pose et ensuite au centre de nos vies trépidantes, nous pouvons aussi personnifier svaha dans toutes les asanas.

Le tapis sert initialement de terrain de jeu. Pourtant, ses contours commencent à s’étirer avec nos corps, dans le monde. Progressivement, chaque acte, chaque geste de la main déborde de cette offrande complète, alors que nous honorons et absorbons la divinité qui nous est propre à tous.

Chaque bouffée que tu respires

Que vous soyez sur votre tapis ou dans le monde, votre souffle est votre lien vers des moments de grâce.

Tout au long de votre journée, où que vous soyez, profitez-en pour vous connecter au caractère sacré du quotidien.

Tenez-vous en Tadasana (pose de la montagne). Sentez vos pieds plantés solidement sous vous, votre colonne vertébrale soulevée et votre tête flotter uniformément. Portez une attention subtile à votre respiration. À chaque inspiration, laissez vos côtes latérales se dilater et vos membres s’enraciner plus profondément dans la terre. A chaque expiration, ramollissez votre ventre.

Commencez à laisser le rythme de votre inspiration et de votre expiration vous rappeler et amplifier le sentiment de svaha. Acceptez l’inspiration comme une bénédiction divine. À chaque expiration, offrez-vous complètement au moment présent.

De cette façon, vous créez l’équilibre inhérent au svaha et vous vous ouvrez à la grâce présente même dans les poches les plus banales de la vie quotidienne. Et vous pouvez alors continuer votre journée, paisible et à l’aise, totalement complète.

Bouddhiste zen et pratiquante de yoga Iyengar depuis 20 ans, Maggie Lyon Varadhan vit et pratique à New York.

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