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Traitement des blessures : Quand utiliser la glace ou la chaleur

Vous est-il déjà arrivé de monter dans votre voiture, d’attraper votre ceinture de sécurité et de vous tordre le cou ? Je l’ai fait, et c’est la façon la plus ridicule de se blesser. Pour ne rien arranger, j’ai essayé d’ignorer ma blessure par pure gêne. La douleur et l’incapacité de tourner la tête dans un sens ou dans l’autre auraient probablement été atténuées si j’avais simplement appliqué de la glace. Ou plutôt de la chaleur ? Je n’arrive pas à m’en souvenir, alors je n’ai choisi ni l’un ni l’autre et j’ai souffert pendant près d’une semaine, en racontant une histoire fictive sur le fait que j’avais trop soulevé de poids à la salle de sport pour me couvrir.

Que vous vous soyez froissé un muscle en vaquant à vos activités quotidiennes, que vous ayez trébuché sur un haltère et vous soyez foulé la cheville ou que vous souffriez d’un mal de dos qui semble surgir de nulle part, les courbatures, les douleurs et les blessures sont courantes. L’essentiel est de savoir comment les traiter, ce qui commence souvent par la compréhension du choix entre la glace et la chaleur au moment où la douleur se manifeste.

« La glace a un effet anti-inflammatoire en diminuant le flux sanguin vers une zone gravement blessée », explique Naresh Rao, DO, FAOASM, médecin ostéopathe spécialisé dans la médecine du sport, qui est le médecin-chef de l’équipe masculine de water-polo des États-Unis et qui faisait partie de l’équipe de médecine du sport de Team USA pour les Jeux olympiques d’été de 2016. « La glace est excellente pour la douleur associée à l’inflammation et fonctionne mieux si la blessure est suffisamment superficielle pour que le froid puisse avoir un effet. À l’inverse, la chaleur a un effet relaxant sur les muscles en augmentant le flux sanguin dans une zone chroniquement blessée. La chaleur est excellente pour les muscles raides et les spasmes musculaires et peut être utilisée pour améliorer la flexibilité des articulations raides ou arthritiques ».

Dans son livre Step Up Your Game : The Revolutionary Program Elite Athletes Use to Increase Performance and Achieve Total Health (Sports Publishing, 2016), Rao déclare que sa règle empirique pour les 24 à 48 premières heures après une blessure aiguë est d’utiliser de la glace pendant 20 minutes à l’heure, avec une certaine élévation et une compression (comme un bandage élastique). La glace est censée réduire l’inflammation qui s’ensuit généralement et atténuer la douleur.

« Je recommande la chaleur pour les tensions musculaires chroniques ou les spasmes musculaires », explique-t-il. « La chaleur humide aide les muscles à se détendre. Si vous avez des tensions chroniques dans le haut du dos, il peut être très efficace de prendre une douche et d’utiliser de l’eau chaude en effectuant des mouvements de battement, comme pour un massage.

En ce qui concerne l’école de pensée qui préconise l’alternance de la chaleur et du froid (c’est-à-dire la thérapie par le bain de contraste), Rao affirme que si les athlètes de haut niveau suivent cette technique, la recherche n’est pas cohérente dans son utilisation.

Ce qu’il faut faire et ne pas faire en matière de glaçage et de chauffage

Le traitement d’une blessure ne se résume pas à l’application de glaçons ou d’un coussin chauffant. Il faut un peu d’attention, avoir le bon matériel à portée de main et agir rapidement.

  • Glace. Rao suggère d’utiliser une poche de glace ou un sac de légumes congelés enveloppé dans un tissu fin ou quelques serviettes en papier, car placer un objet congelé directement sur la peau peut provoquer des gelures. Prévoyez des séances de glaçage de 20 minutes toutes les heures dans les 24 à 48 heures suivant une blessure aiguë. Pour maintenir la glace en place, essayez d’enrouler du film plastique autour de la poche de glace sur la zone blessée.
  • Chaleur. Il existe deux types de chaleur : humide et sèche. La chaleur humide peut prendre la forme d’une douche chaude, d’une serviette chaude ou d’un coussin chauffant humide. Si vous utilisez un coussin chauffant, M. Rao précise qu’il est important, pour des raisons de sécurité, de ne pas s’endormir avec, car vous risqueriez de vous brûler la peau ou même de déclencher un incendie. Là encore, il convient de limiter l’utilisation à 20 minutes à la fois, plusieurs fois par jour. Les pharmacies proposent des coussins chauffants adhésifs qui permettent de se déplacer tout en traitant la blessure.
  • Précautions. Si la peau est abîmée, s’il y a des signes d’infection ou si vous n’êtes pas sûr de l’origine de la douleur (par exemple, une douleur à l’épaule gauche sans blessure peut provenir du cœur), il est préférable de consulter un médecin plutôt que de s’auto-traiter. Par ailleurs, les personnes dont la sensibilité est réduite en raison de problèmes nerveux, comme les diabétiques qui souffrent de neuropathie périphérique, ne peuvent pas bien percevoir la température et sont donc exposées à des risques de blessures dues au froid ou à la chaleur. « J’utilise une variété de traitements pour aider les patients à se remettre sur pied après une blessure en adoptant une approche globale de la personne », explique Rao. « Les blessures sont fréquentes, il ne faut donc pas se décourager lorsqu’elles surviennent.

« La glace a un effet inflammatoire en diminuant le flux sanguin vers une zone gravement blessée. La chaleur a un effet relaxant sur les muscles en augmentant le flux sanguin. »

La meilleure façon de traiter une blessure

L’inflammation est en fait votre amie

Face à une blessure douloureuse, il est courant de se tourner vers le flacon d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui se trouve dans l’armoire à pharmacie. Mais cela pourrait-il faire plus de mal que de bien ? « Je ne recommande généralement pas les AINS comme traitement de première intention, car ils bloquent l’inflammation », explique Naresh Rao. « L’inflammation est la réponse de l’organisme à la guérison, et je ne veux donc pas inhiber ce processus. En général, je suggère d’abord de l’acétaminophène pour contrôler la douleur, et si la douleur n’est pas bien contrôlée, j’utiliserai alors des anti-inflammatoires pendant trois jours, ou selon les besoins. »

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